La programmation par objets colorés offre des avantages théoriques, pratiques, méthodologiques et cognitifs. Un apport probablement important est l'interprétation de l'héritage en termes nouveaux, rigoureux, éclairants et simples. On notera au passage l'éviction d'une construction anti-modulaire traditionnelle dans les langages à objets (construction appelée super en Smalltalk, call-next-method en CLOS,...), et ceci sans limiter la puissance du langage : par exemple, les méthodes de combinaisons sophistiquées de CLOS peuvent être obtenues et, ce, avec une vision plus unifiée. On notera également l'apport d'une solution à ``l'anomalie de partitionnement'' existant dans les langages à objets traditionnels. Enfin, le code de chaque méthode (micro-méthode) devient purement séquentiel (sans structure de contrôle de test). La possibilité de construire un environnement de programmation visuel puissant et convivial est importante en pratique ; celle de produire du code par combinaison de hiérarchies, également. La séparation du code d'une classe en deux niveaux bien distincts (interface et implémentation) peut être utilisée avantageusement dans une méthodologie de développement. L'examen de la littérature cognitive montre enfin que certains aspects négatifs de la programmation par objets sont vraisemblabement améliorés sinon résolus.
Parmi les possibilités d'extension, on retiendra le typage et la modélisation de systèmes réactifs. Tout comme la programmation par objets traditionnels, la programmation par objets colorés s'applique à des langages non typés (comme notre proposition actuelle) et à des langages typés. Dans ce cas, un bénéfice supplémentaire est acquis, les conditions requises étant réunies : il s'agit du ``type-state-checking''. Cette technique, proposée par R. Strom et S. Yemini en 1986, permet de détecter dès la compilation des erreurs qui n'apparaissent normalement qu'à l'exécution même dans un langage typé classique (tel Pascal). Ainsi, les langages à objets colorés devraient permettre d'assurer un très haut niveau de fiabilité du code. Par ailleurs, il apparaît très vraisemblable qu'une extension des objets colorés à la modélisation de systèmes réactifs est possible en utilisant assez directement les propositions de D. Harel (bien que n'étant pas destinés à la programmation par objets et bien qu'offrant une représentation différente, les hyper-graphes qu'il utilise sont de puissance équivalente aux graphes colorés pour l'aspect non réactif).