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d'applications
Participants : Jean-François Dantzer, Mostafa Haddani,
Philippe Robert, Jean-Marc Wachter.
Mots clés : grands réseaux, méthodes de renormalisation, vitesse de convergence .
Le cadre général de cette recherche
concerne les propriétés de renormalisation des réseaux de
communication. Le processus de Markov décrivant l'état d'un
réseau est en général complexe, même si la distribution à
l'équilibre de celui-ci est connue. La combinatoire des
expressions ne permet pas une évaluation qualitative de ces
réseaux, pour les problèmes de dimensionnement notamment, lorsque
leur nombre de noeuds est significatif. Une méthode intéressante,
issue de la physique des particules, consiste à renormaliser le
processus à la fois en temps et en espace par un petit paramètre
et faire tendre celui-ci vers 0.
Un processus limite ainsi obtenu conserve les caractéristiques
essentielles du réseau, schématiquement la partie bruit autour
des trajectoires est éliminée. Un processus limite obtenu de
cette façon est quasi-déterministe, les points de discontinuité
de la dynamique conservant une part d'aléatoire. Toute la
difficulté de l'étude consiste à identifier et caractériser les
limites possibles. Il peut y avoir plusieurs limites et les
équations ``limites'' peuvent présenter des solutions
pathologiques qu'il convient d'éliminer (les physiciens le font
avec des arguments d'entropie). La renormalisation présente
l'intérêt de mettre en évidence les modes de fonctionnement
fondamentaux. Ce programme d'étude a déjà largement été entamé
dans la thèse de V. Dumas, par J.-F. Dantzer dans le cadre
des réseaux multi-classe, par J.-M. Wachter dans une thèse
en cours sur des réseaux avec perte et par M. Haddani dans une
thèse en cours sur les questions d'allocation de bande
passante.
Les problèmes de vitesse de convergence constituent un aspect
important de notre étude. Ils se situent en amont des questions
de renormalisation. Schématiquement, l'étude d'un système donné
peut se décrire de la façon suivante : étude de la
renormalisation, propriétés gaussiennes autour des trajectoires
renormalisées, existence d'un principe de grandes déviations, et
enfin étude de la convergence à l'équilibre des modèles
considérés. Jusqu'à présent, les résultats obtenus dans ce
domaine sont principalement des estimations du taux de
convergence exponentielle par rapport au temps, pour obtenir des
bornes du type
Ke- t. La constante K, qui
est généralement négligée, joue cependant assez souvent un rôle
majeur dans la convergence à l'équilibre. Par exemple, l'étude de
la seconde valeur propre
suggère souvent un temps de relaxation (le temps pour que la
distance à l'équilibre soit inférieur à 1/e de l'ordre de
1/
. Il est cependant très
fréquent que l'ordre de grandeur du véritable temps de relaxation
soit complètement différent. L'accumulation de valeurs propres au
voisinage de
semble être à
l'origine de ces phénomènes encore mal compris. Notre objectif
principal dans ce cadre est de donner des bornes aussi
simples et précises que possible sur la distance entre l'état
d'un système à un instant donné et ce même système à l'équilibre.
L'intérêt de tels résultats est de pouvoir donner une description
du comportement transitoire d'un système qui n'est pas à
l'équilibre. Si l'état d'équilibre a, en général, une expression
difficile à utiliser, le cas transitoire est en revanche
pratiquement toujours inconnu. Ce type d'étude a été mené avec
succès, avec des techniques d'analyse de Fourier. Les marches
aléatoires sur des graphes ayant une structure assez régulière
s'étudient avec ces méthodes, voir par exemple le livre de
Diaconis ``Group representations in probability and statistics''
sur ce sujet. Les techniques envisagées pour cette étude sont
essentiellement probabilistes. Notre objectif est d'étudier dans
un premier temps des réseaux simples et de dégager des méthodes
d'investigation. Dans ce cadre aussi, nous avons recours à une
variable de renormalisation qui permet de dégager le mode majeur
de convergence. Outre les bornes explicites sur la distance à
l'équilibre, ce type d'étude permet de définir, dans certaines
situations, le temps d'atteinte de l'équilibre ; avant ce
temps, il est possible de trouver un état initial pour lequel la
distance est maximale, et après la distance est nulle.