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Logiciels
En dehors de son intérêt pour l'implantation et
l'expérimentation de nouveaux algorithmes, la plate-forme de
synthèse d'image que nous développons (cf. § ) permet de calculer
des images de très grande qualité à partir de modèles
géométriques tridimensionnels très complexes. Cette plate-forme
est enrichie par des interfaces qui sont développées à l'École
d'Architecture de Nancy et au LABRI, en coopération avec la
société AXIS. L'objectif de cette bibliothèque de programmes est
de visualiser des espaces architecturaux virtuels. Actuellement,
la plate-forme sert surtout de base d'expérimentation. Les
techniques sophistiquées de rendu réaliste que nous sommes
capables de développer aujourd'hui sont en effet encore trop
lourdes et trop restrictives pour concurrencer efficacement les
techniques graphiques plus expressives dont disposent aujourd'hui
les concepteurs.
Nos travaux fondamentaux sur la réalité augmentée
(cf. § )
s'appuient également de manière privilégiée sur des applications
architecturales. Ainsi, nous avons testé nos méthodes successives
de calcul robuste du point de vue, d'incrustation et de gestion
des occlusions sur l'application des ponts de Paris
.
Enfin, nos recherches en reconnaissance de graphiques
(cf. § )
sont aussi fortement axées sur l'architecture, notamment au
travers de nos travaux sur la reconstruction 3D d'édifices à
partir des plans de l'avant-projet.
Nous travaillons depuis deux ans avec l'École d'Architecture
de Nancy et Électricité de France sur un nouveau domaine
d'application : l'archéologie. La reconstitution de sites
archéologiques prestigieux est aujourd'hui l'objet d'un grand
intérêt scientifique et culturel dans le monde. L'utilisation de
techniques de réalité virtuelle permet en effet de s'immerger
dans des environnements architecturaux et urbains aujourd'hui
disparus, mais elle permet aussi aux archéologues de mettre en
oeuvre des simulations qui leur fournissent les moyens de valider
ou d'infirmer leurs hypothèses. L'une des réalisations récentes,
la reconstitution du site de Delphes, a fait ainsi l'objet d'un
grand nombre de publications par l'École Francaise d'Athènes.
Notre contribution à cette application a porté sur la conception
d'une méthode permettant de simplifier la géométrie d'objets
architecturaux très complexes et de les visualiser par niveaux de
détail (Fig. ).
Figure: Reconstitution virtuelle du sanctuaire
d'Athena à Delphes. CRAI - École d'Architecture de Nancy.
Le logiciel gOcad, développé à l'École de Géologie de Nancy
par l'équipe de Jean-Laurent Mallet, est un logiciel qui permet
de modéliser et de visualiser les couches géologiques d'un site à
partir de données acquises par diverses techniques utilisées en
géophysique (Fig. ). Ce logiciel
est aujourd'hui devenu un standard international dans
l'ingénierie de la recherche pétrolière. Afin de pouvoir
exploiter gOcad à l'aide de systèmes de réalité virtuelle, nous
avons travaillé sur deux problèmes : la manipulation interactive
des données issues de gOcad à partir d'un ensemble de protocoles
d'une part, et la simplification de surfaces d'autre part. Le
second sujet donne actuellement lieu à un travail théorique. En
ce qui concerne le premier, il s'agit de faire en sorte que des
outils de réalité virtuelle, de type Cave par exemple, puissent
manipuler les structures sous-jacentes de gOcad et respecter les
contraintes qui s'appliquent aux objets. Autrement dit, nous
voulons pouvoir non seulement visualiser des données
géophysiques, mais aussi pouvoir éventuellement les modifier en
respectant différentes contraintes. Actuellement, les données de
gOcad sont fournies sous forme brute à l'outil de RV qui les
visualise. C'est une image statique des données à un instant
donné. L'objectif est de substituer à ce schéma une collaboration
de type client-serveur : << l'outil de RV fait une requête
à gOcad, qui la traite et envoie la réponse à l'outil RV
>>, de manière à laisser à gOcad le soin de faire les
optimisations de représentation des données (modèles
multi-échelles, précalculs...) en prenant en compte les
caractéristiques des objets ainsi que leurs contraintes.
Figure: Détection d'un dôme de sel. gOcad -
École Nationale Supérieure de Géologie de Nancy.
Le travail sur l'imagerie écho-cardiographique vise à développer un système complet permettant l'acquisition et la reconstruction dynamique du ventricule en routine clinique à partir d'images échographiques trans-thoraciques [18,21].
Le système d'acquisition est composé d'une sonde échographique en rotation sur son axe, la rotation étant électroniquement couplée avec la contraction cardiaque. Il suffit donc de suivre les contours correspondant à chaque angulation pour reconstruire le ventricule.
À l'heure actuelle, le système permettant de visualiser
dynamiquement en 3D le ventricule à partir des contours détectés
a été développé. Les outils permettant le suivi des contours dans
les images sont en cours d'élaboration et de validation. En
raison du caractère très bruité des images échographiques, nous
avons construit un modèle statistique de déformation du
ventricule. En phase de diagnostic, le praticien détoure le
ventricule sur la première image. Puis le modèle statistique de
déformation permet de prédire la position du contour dans l'image
suivante ainsi qu'une zone de recherche associée. Les contours
actifs sont ensuite utilisés à partir de cette position. Les
premiers résultats obtenus sont très encourageants. La
figure illustre une vue de la
reconstruction 3D d'un ventricule gauche.
Figure: Reconstruction 3D du ventricule
gauche.
L'objectif à long terme des travaux sur la neuro-radiologie interventionnelle est de permettre le recalage entre des images angiographiques et des images pré-opératoires IRM, afin que le praticien puisse disposer de renseignements anatomiques et fonctionnels sur la région du cerveau qu'il souhaite traiter. L'appareil d'angiographie permettant de générer des volumes angiographiques, nous nous sommes d'abord intéressés à l'étude de la précision du recalage 2D/3D entre une image angiographique acquise pendant l'intervention et le volume angiographique préalablement calculé [17]. Nos travaux ultérieurs vont porter sur le recalage entre le volume angiographique et le volume IRM.