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Modèles
non conservatifs en modélisation
Participants : Jean-Paul Dussauge (IRPHE Marseille), Dominique Guézengar, Hervé Guillard
Les modèles de turbulence font intervenir un certain nombre de
constantes spécifiques aux modèles utilisés, constantes qui sont
en général définies à partir d'écoulements de référence ou bien
calées sur la base d'optimisation numérique. En régime
compressible, lorsque la masse volumique varie fortement, pour
que les modèles puissent reproduire les caractéristiques
d'écoulement connus, il apparaît que les jeux de constantes
doivent vérifier des relations que l'on appellera relations de
compatibilité. Ces relations ne sont pas actuellement prises en
compte dans les modèles. Cette constatation nous avait amenés
l'année dernière à proposer une modélisation où l'une des
constantes du modèle (
en l'occurence) devenait fonction des gradients de
masse volumique. Cette modélisation a été étudiée cette année.
Les résultats sont très satisfaisants sur les couches de mélange,
nettement moins sur les couches limites.
Les relations de compatibilité ont aussi été utilisées pour tenir compte des variations de la masse volumique dans le cadre des modèles dits de compressibilité dont on sait qu'ils sont nécessaires pour le calcul des couches de mélange supersoniques. Les résultats obtenus ne remettent pas en cause les modèles de compressibilité mais ont le mérite de mettre en lumière les effets respectifs dû s aux les variations de masse volumique et les effets de compressibilité proprement dits.
Enfin, on s'est intéressé cette année à l'étude, dans un cadre
compressible, des modèles algébriques aux tensions de Reynolds.
Il s'agit de modèles qui, sans avoir toute la complexité des
modèles aux tensions de Reynolds, sont capables de représenter
des situations fortement anisotropes. Les modèles proposés par
Shi, Zhu et Lumley ainsi que celui dû à Gatski et Speziale ont
été testés. Ces modèles donnent d'excellents résultats pour le
calcul de marches descendantes en régime subsonique (écoulement
sur lequel ils ont été calés). En revanche, ils se sont montrés
extrêmement décevants pour le calcul de rampes supersoniques. Les
rampes supersoniques sont en effet des écoulements très complexes
faisant intervenir de multiples interactions entre un choc
détaché, une couche limite et une zone de recirculation.
Curieusement, les résultats obtenus avec le modèle standard avec loi de paroi sur cette
configuration sont assez satisfaisants. Une modélisation
anisotrope valide sur cet écoulement semble toujours à
trouver.