Participants : Mohammed Hayouni, Antoine Henrot, Michel Pierre, Elisabeth Rouy
Les problèmes d'optimisation de formes évoqués ci-dessus soulèvent de nombreuses questions théoriques dont l'intérêt va bien au-delà de ces seules applications. Nous continuons à nous intéresser à plusieurs d'entre elles.
Dans cette direction, nous poursuivons l'étude de la
régularité des solutions de l'équation d'état pour divers
problèmes d'optimisation de formes dans . Nous avions étendu au cas de
dimension quelconque le résultat de M. Crouzeix, obtenu en
dimension 2 avec des outils de fonctions complexes et
prouvant la régularité Lipschitz de ces solutions (ce qui
donne des formes optimales qui sont au moins des ouverts!).
Il s'avère que notre approche est non seulement
N-dimensionnelle mais s'étend à des opérateurs elliptiques
très généraux, même non linéaires (travail en cours de
rédaction et qui constitue le sujet de la thèse de M.
Hayouni).
Nous examinons parallèlement l'existence de formes optimales pour des opérateurs d'ordre supérieur (par exemple associé au bi-Laplacien au lieu du Laplacien). Le changement d'ordre introduit des difficultés nouvelles sérieuses.
où u est la fonction inconnue de dans
, || || est la norme euclidienne,
le gradient
surfacique et f une fonction donnée dépendant de la
courbure moyenne de la surface. Il existe toujours (ou
presque) des solutions faibles (dites de "viscosité") à cette
équation, mais il s'agit ici d'obtenir des solutions
régulières. Nous établissons dans [58,37] une caractérisation complète
des surfaces à topologie sphérique "admissibles", dans le cas
générique où f s'annule en exactement deux points. Il
en résulte que, essentiellement, les surfaces de révolution
sont formables, mais de petites perturbations peuvent ne pas
l'être. Nous poursuivons l'étude pour des équations
d'Hamilton-Jacobi plus générales et pour des surfaces à
topologie non sphérique.
Le cas tridimensionnel s'avère donc très différent du cas bidimensionnel, où, pour la version 2-d du même problème, nous avions montré que toute courbe fermée régulière était formable. Par contre, en 2-d, la difficulté apparaît quand on se pose la question de stabilité. Il s'avère que, même en présence de grandes tensions superficielles, de petites perturbations analytiques de cercles, bien que formables peuvent conduire à des équilibres instables. Un travail très complet sur ces questions est rédigé dans [67].